BOURTH (27) 10.10.1997

Résumé
Observations des évolutions particulières d'un PAN lumineux avec bruit sourd : méprise probable avec un avion militaire de transport.
Description
Le GEIPAN continue à publier l’ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l’époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd’hui l’objet d’un réexamen, dans le seul but d’être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l’expérience d’enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d’observation précédemment classé fait partie d’un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 10 octobre 1997 vers 21 heures 15, un témoin (T1) observe à l'extérieur de son habitation une lueur sphérique statique dans le ciel à l'Est. Le témoin décrit ensuite les évolutions variées de ce PAN dans le ciel. L'épouse (T2) du témoin s'approche et observe à son tour les évolutions particulières du PAN lumineux accompagné d'un bruit sourd. Les témoins perdent de vue le PAN qui passe derrière le toit de leur habitation. Aucun autre témoignage ne sera recueilli par la Gendarmerie.
D’étrangeté et de consistance moyennes (deux témoins, mais contradiction entre les témoignages, pas de photo) ce cas s’avère être une méprise probable avec un avion de transport de type Hercules C-130, venant de décoller d’une base aérienne voisine (voir le compte rendu d'enquête).
Les points étayant cette conclusion sont les suivants :
- observation initiale d’une forte lumière sphérique jaunâtre correspondant aux feux d’atterrissage, visuellement confondus car observés à très grande distance ;
- périodes alternatives d’arrêts apparents et de déplacements correspondant aux divers mouvements de l’avion : montées par paliers et corrections de caps ;
- variation de la grosseur apparente de la lumière, causée par un alignement plus ou moins parfait de l’axe de déplacement de l’avion avec l’axe de vision du témoin;br> - disparition apparente lorsque ces deux axes forment un certain angle, l’avion effectuant un virage ;
- les feux anti-collision ne sont pas allumés, ce qui est possible sur les C-130 et explique qu’à aucun moment les témoins n’ont évoqué de clignotements des lumières observées ;
- les feux de navigation classiques de bout d’ailes, de couleur rouge et verte, ne sont pas visibles car masqués par d’autres feux situés à proximité et de même couleur que les feux d’atterrissage ;
- le bruit, bien que décrit de manière différente par les deux témoins, est particulier dans le cas du C-130 et ne ressemble pas à ce qu’ils ont l’habitude d’entendre, avec des avions de chasse et de ligne survolant régulièrement la zone. Il est décrit comme « sourd » par les deux témoins, ce qui cadre bien avec le bruit que produit un C-130 ;
- observation dans un second temps d’une rampe constituée de plusieurs lumières décrite selon les témoins comme étant de couleur orange-rose ou rougeâtre, correspondant à ce qu’il est possible d’observer pour les diverses lumières équipant les C-130, qui peuvent apparaître à peu près alignées selon l’angle d’observation et la distance ;
- enfin, la zone et plus largement l’ensemble du département de l’Eure, sont régulièrement survolés par tous types d’aéronefs militaires, avec la proximité de la BA105 d’Evreux (proche) et de la base d’Orléans (à 100 km). Un avion venant de décoller d’une de ces bases (plutôt de la base d’Orléans car celle d’Evreux avait pu être consultée et n’a pas répertorié de vols) a pu être d’un type diffèrent et donc plus étrange (ex : Hercules C-130) pour les témoins tout en étant plausible.
Le cas est classé « B » : méprise probable avec un avion de transport militaire.