NORT-SUR-ERDRE (44) 25.11.1990
Résumé
NORT-SUR-ERDRE (44) 25.11.1990. Observations depuis un véhicule du déplacement silencieux de trois formes variées vert fluorescent dans le ciel : observations très probables de faisceaux et d'impact sur des nuages de projecteurs de type «skytracker».
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé NORD-SUR-ERDRE (44) 21.11.1990 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte rendu d’enquête).
Il concerne l’observation de phénomènes lumineux de nuit par quatre témoins circulant en voiture dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 novembre 1990 vers 00h45. Les témoins sont un adulte et trois enfants. Un quatrième enfant était présent mais n’a pas voulu observer le phénomène. Seul l’adulte (T1) et un des enfants (T2) ont témoigné auprès des gendarmes. Les témoins rapportent alors qu’ils roulaient depuis Nort-Sur-Erdre (44) en direction de Casson (44), ils ont vu apparaître successivement trois PAN vert fluorescent de forme et taille variées (allongé, arrondi, ovale) dans le ciel nocturne. Ces "objets" se déplaçaient tantôt à droite tantôt à gauche de la chaussée et silencieusement en restant groupés. Ils ont été perdu plusieurs fois de vue lors du trajet vers le domicile. La dernière fois qu’ils ont été vus, ils se dirigeaient vers la commune de Suce-Sur-Erdre (44). Les gendarmes entendront plusieurs personnes habitant sur le trajet mais aucun autre témoignage ne sera recueilli sur ce phénomène.
Les témoins ont très probablement observé les effets d’un projecteur situé au sol dont le faisceau traverse des zones d’atmosphère le rendant partiellement visible et crée ensuite une tâche d’impact lorsqu’il rencontre in fine un écran de nuage.
Cette conclusion s’appuie sur les points suivants tous concordants :
- date de l’observation, dans la nuit de samedi à dimanche, traditionnellement festive et propice à l’ouverture des discothèques.
- couverture nuageuse. Elle est présente et couvre partiellement le ciel (5/8 octas au total) à un plafond bas (600 à 800 m) sur deux étages ;
- mouvements du PAN, typiques de ceux des skytracker, animés depuis le sol par un système motorisé automatisé, faisant aller et venir les projecteurs dans des mouvements divers ;
T1 indique par ailleurs : « il avançait à la même vitesse que moi ». Nous avons affaire ici à une illusion bien connue dite « de la boule suiveuse », qui se manifeste lorsqu’un objet éloigné et immobile (souvent astronomique mais pas seulement) est observé alors que le témoin est en déplacement.
- disparitions. Les brèves disparitions du PAN peuvent s’expliquer par la présence d’une couverture nuageuse intermittente. Lorsque le faisceau passe dans des « trouées », il n’y a pas d’impact ;
- luminosité. Le PAN est décrit par les témoins comme étant peu à assez lumineux, comme le sont les reflets de projecteurs sur les nuages. D’autre part, les témoins, indiquant alors un accroissement de luminosité, sont sans doute plus proches de la source lumineuse, une fois arrivés chez eux.
- emplacement. L’observation indique que l’origine au sol des impacts lumineux sur les nuages devait se trouver dans ou à proximité de Nantes, où devaient se trouver en 1990 de nombreux établissements nocturnes susceptibles d’utiliser des skytrackers.
- présence ou absence d’un faisceau. Le faisceau peut être plus ou moins visible (voire pas du tout), en fonction des conditions météorologiques locales. La présence de fines particules en suspension dans l’atmosphère est un facteur indispensable. Dans le cas présent, il s’agit de gouttelettes d’eau générées par les averses localisées se produisant probablement pendant l’observation, dans les divers axes d’observation.
A l’heure de l’observation nous savons qu’une couche nuageuse basse couvrait partiellement le ciel et que des averses localisées s’étaient produites dans l’heure précédent l’observation, et se produisaient probablement encore, les nuages présents étant propices à générer ce genre d’averses. Par ailleurs, des pluies antérieures à l’observation ont pu « nettoyer » l’atmosphère basse dans certaines zones en enlevant les éventuelles particules et empêchant la visibilité du faisceau. Les conditions étaient donc idéales pour qu’un faisceau lumineux de projecteur apparaisse visible ou non visible selon la ou les zones traversées.
- formes. Les témoins décrivent des formes changeantes, alternatives ou simultanées : rondes, ovales, et /ou longues et peu larges. Le faisceau est visible en traversant une zone du ciel dans laquelle se trouvent des gouttelettes d’eau (averses sous les cumulus) et donne un aspect « tronqué » à forme allongée. Il peut réapparaitre plus loin et plus haut en prolongement lors de l’impact sur le nuage d’une couche supérieure et créer une deuxième forme plus ou moins allongée selon l’incidence du tir. En absence de nuage d’impact (trouée de couverture) ou de zone de ciel à averse, un seule des formes est présente.
La présence (relevé météo) de deux couches nuageuses basses et clairsemées, donnant un couverture discontinue de zones à averses (ou gouttelettes) et d’écran de ciel combinée au double déplacement du faisceau du projecteur et de celui des témoins en voiture, permettent de comprendre le mécanisme conduisant à ces diverses formes ainsi qu’aux séquences d’apparitions et de disparition.
- couleur. La couleur verte existait bien en 1990 pour les skytracker. La mention de « fluorescence » est sans doute quelque peu exagérée et traduit probablement davantage la qualité et l’intensité de la lumière mise en exergue lors de sa traversée des gouttelettes d’eau, pouvant donner l’impression d’une «fluorescence».
La consistance du cas est médiocre, avec une absence d’informations angulaires (dimensions du PAN, hauteurs sur l’horizon…) et de mention de durée d’observation.
Les animations de laser aujourd’hui facilement reconnaissables n’étaient qu’à leur début dans les années 1980 et 1990. Il n'est pas possible aujourd’hui de trouver l'origine de cette animation compte tenu du fait que cela remonte à près de 30 ans et que cette recherche doit se faire dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres du lieu d’observation. Cette absence de trace n’est pas déterminante dans un sens ou dans un autre. Nous disposons d’observations de cette période où l’enquête a permis de retrouver l'animation et met en évidence que les matériels produisant de tels effets étaient vendus aux discothèques en France. (voir PV de gendarmerie du cas d'observation ILE BOUCHARD (37) 11.12.1993).
La parfaite conformité d’aspect en cohérence avec la situation météorologique relevée, la survenue une nuit de weekend, à proximité d’une grande ville, dans une période de fort usage des skytrackers en discothèque sont les éléments nous permettant de retenir cette hypothèse comme très probable.
Le GEIPAN conclut en « A» : observation très probable de faisceaux et d’impact nuages de projecteurs de type « skytracker », probablement depuis une discothèque située à Nantes ou dans ses faubourgs.
Ce cas d'observation précédemment classé D et nommé NORD-SUR-ERDRE (44) 21.11.1990 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte rendu d’enquête).
Il concerne l’observation de phénomènes lumineux de nuit par quatre témoins circulant en voiture dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 novembre 1990 vers 00h45. Les témoins sont un adulte et trois enfants. Un quatrième enfant était présent mais n’a pas voulu observer le phénomène. Seul l’adulte (T1) et un des enfants (T2) ont témoigné auprès des gendarmes. Les témoins rapportent alors qu’ils roulaient depuis Nort-Sur-Erdre (44) en direction de Casson (44), ils ont vu apparaître successivement trois PAN vert fluorescent de forme et taille variées (allongé, arrondi, ovale) dans le ciel nocturne. Ces "objets" se déplaçaient tantôt à droite tantôt à gauche de la chaussée et silencieusement en restant groupés. Ils ont été perdu plusieurs fois de vue lors du trajet vers le domicile. La dernière fois qu’ils ont été vus, ils se dirigeaient vers la commune de Suce-Sur-Erdre (44). Les gendarmes entendront plusieurs personnes habitant sur le trajet mais aucun autre témoignage ne sera recueilli sur ce phénomène.
Les témoins ont très probablement observé les effets d’un projecteur situé au sol dont le faisceau traverse des zones d’atmosphère le rendant partiellement visible et crée ensuite une tâche d’impact lorsqu’il rencontre in fine un écran de nuage.
Cette conclusion s’appuie sur les points suivants tous concordants :
- date de l’observation, dans la nuit de samedi à dimanche, traditionnellement festive et propice à l’ouverture des discothèques.
- couverture nuageuse. Elle est présente et couvre partiellement le ciel (5/8 octas au total) à un plafond bas (600 à 800 m) sur deux étages ;
- mouvements du PAN, typiques de ceux des skytracker, animés depuis le sol par un système motorisé automatisé, faisant aller et venir les projecteurs dans des mouvements divers ;
T1 indique par ailleurs : « il avançait à la même vitesse que moi ». Nous avons affaire ici à une illusion bien connue dite « de la boule suiveuse », qui se manifeste lorsqu’un objet éloigné et immobile (souvent astronomique mais pas seulement) est observé alors que le témoin est en déplacement.
- disparitions. Les brèves disparitions du PAN peuvent s’expliquer par la présence d’une couverture nuageuse intermittente. Lorsque le faisceau passe dans des « trouées », il n’y a pas d’impact ;
- luminosité. Le PAN est décrit par les témoins comme étant peu à assez lumineux, comme le sont les reflets de projecteurs sur les nuages. D’autre part, les témoins, indiquant alors un accroissement de luminosité, sont sans doute plus proches de la source lumineuse, une fois arrivés chez eux.
- emplacement. L’observation indique que l’origine au sol des impacts lumineux sur les nuages devait se trouver dans ou à proximité de Nantes, où devaient se trouver en 1990 de nombreux établissements nocturnes susceptibles d’utiliser des skytrackers.
- présence ou absence d’un faisceau. Le faisceau peut être plus ou moins visible (voire pas du tout), en fonction des conditions météorologiques locales. La présence de fines particules en suspension dans l’atmosphère est un facteur indispensable. Dans le cas présent, il s’agit de gouttelettes d’eau générées par les averses localisées se produisant probablement pendant l’observation, dans les divers axes d’observation.
A l’heure de l’observation nous savons qu’une couche nuageuse basse couvrait partiellement le ciel et que des averses localisées s’étaient produites dans l’heure précédent l’observation, et se produisaient probablement encore, les nuages présents étant propices à générer ce genre d’averses. Par ailleurs, des pluies antérieures à l’observation ont pu « nettoyer » l’atmosphère basse dans certaines zones en enlevant les éventuelles particules et empêchant la visibilité du faisceau. Les conditions étaient donc idéales pour qu’un faisceau lumineux de projecteur apparaisse visible ou non visible selon la ou les zones traversées.
- formes. Les témoins décrivent des formes changeantes, alternatives ou simultanées : rondes, ovales, et /ou longues et peu larges. Le faisceau est visible en traversant une zone du ciel dans laquelle se trouvent des gouttelettes d’eau (averses sous les cumulus) et donne un aspect « tronqué » à forme allongée. Il peut réapparaitre plus loin et plus haut en prolongement lors de l’impact sur le nuage d’une couche supérieure et créer une deuxième forme plus ou moins allongée selon l’incidence du tir. En absence de nuage d’impact (trouée de couverture) ou de zone de ciel à averse, un seule des formes est présente.
La présence (relevé météo) de deux couches nuageuses basses et clairsemées, donnant un couverture discontinue de zones à averses (ou gouttelettes) et d’écran de ciel combinée au double déplacement du faisceau du projecteur et de celui des témoins en voiture, permettent de comprendre le mécanisme conduisant à ces diverses formes ainsi qu’aux séquences d’apparitions et de disparition.
- couleur. La couleur verte existait bien en 1990 pour les skytracker. La mention de « fluorescence » est sans doute quelque peu exagérée et traduit probablement davantage la qualité et l’intensité de la lumière mise en exergue lors de sa traversée des gouttelettes d’eau, pouvant donner l’impression d’une «fluorescence».
La consistance du cas est médiocre, avec une absence d’informations angulaires (dimensions du PAN, hauteurs sur l’horizon…) et de mention de durée d’observation.
Les animations de laser aujourd’hui facilement reconnaissables n’étaient qu’à leur début dans les années 1980 et 1990. Il n'est pas possible aujourd’hui de trouver l'origine de cette animation compte tenu du fait que cela remonte à près de 30 ans et que cette recherche doit se faire dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres du lieu d’observation. Cette absence de trace n’est pas déterminante dans un sens ou dans un autre. Nous disposons d’observations de cette période où l’enquête a permis de retrouver l'animation et met en évidence que les matériels produisant de tels effets étaient vendus aux discothèques en France. (voir PV de gendarmerie du cas d'observation ILE BOUCHARD (37) 11.12.1993).
La parfaite conformité d’aspect en cohérence avec la situation météorologique relevée, la survenue une nuit de weekend, à proximité d’une grande ville, dans une période de fort usage des skytrackers en discothèque sont les éléments nous permettant de retenir cette hypothèse comme très probable.
Le GEIPAN conclut en « A» : observation très probable de faisceaux et d’impact nuages de projecteurs de type « skytracker », probablement depuis une discothèque située à Nantes ou dans ses faubourgs.