AVESNES-LES-AUBERT (59129) 01.02.2025
Le 1er février 2025 à 20h28, le témoin stationné sur une petite route de campagne à proximité du village d'AVESNES-LES-AUBERT (59), procède à une série de prises de vue en mode time-lapse à l'aide de son smartphone, dans le but de photographier la Lune et la planète Vénus. La séquence dure environ quatre minutes. Une image extraite du time-lapse, ainsi que le fichier complet, sont transmis au GEIPAN le 11 février 2025 via un lien de téléchargement, accompagnés d'un Questionnaire Technique (QT) dûment complété. Le témoin n'observe pas de visu le PAN, mais uniquement a posteriori, en visionnant le résultat de ses prises de vue. Dans un premier temps, il envisage la possibilité d'un artefact lié à la prise de vue numérique, avant de noter que le déplacement de l'objet évoque, selon ses termes, « le mouvement d'un satellite ».
Une analyse astronomique depuis Lille avec l'outil Stellarium (logiciel libre d'affichage du ciel de manière photo-réaliste en temps réel) confirme la présence de la Lune et de Vénus, visibles dans le ciel à l'heure de l'observation (Annexe 1).
De bonne consistance*, bien qu'il n'y ait qu'un seul témoignage, l'analyse de la courte vidéo et de la photographie fournies permet de conclure que l'observation correspond probablement à un reflet parasite de la Lune dans l'objectif du smartphone utilisé par le témoin..
Cette hypothèse s'appuie sur les éléments suivants :
- Le logiciel d'analyse photo du GEIPAN, IPACO*, intègre un outil spécifique à la détection de tels reflets. Cet outil a été utilisé dans le cadre de cette analyse et permet de démontrer sans ambiguïté, qu'il s'agit d'un reflet causé par la présence de la pleine Lune dans le champ de vision de la vidéo et de la photographie. Ce reflet se positionne systématiquement à l'opposé d'une source lumineuse intense, suivant un axe de symétrie centrale passant par le centre optique de l'objectif de l'appareil.. La méthodologie inhérente à l'analyse de cet artefact peut être consultée sur la page reflets optiques du site IPACO.
- Un écart a été observé entre le centre géométrique de l'image et le centre optique de l'objectif. Cet écart peut être attribué à un léger décalage entre le centre du capteur d'image et le centre du système optique du smartphone. Cette différence a été clairement identifiée et mesurée à l'aide de l'outil dédié du logiciel IPACO (voir Annexes 2 et 3).
- L'examen de la vidéo permet de constater le déplacement simultané, toujours selon un axe de symétrie centrale, de la Lune et de son reflet (le PAN noté par le témoin), mais également de Vénus qui produit également son propre reflet, quoi que moins visible que celui de la Lune. Deux mesures locales (en pixels) effectuées entre d'une part la Lune et Vénus et d'autre part leurs reflets respectifs montre que l'écartement est exactement le même (436 pixels). (Annexe 4).
- Forme de croissant, comme celle de la Lune au moment des prises de vue (elle était illuminée à 13,2%). La forme du reflet est inversée, conformément à l'application de la symétrie centrale selon l'axe optique.
- Couleur qui peut être bleue, verte ou rouge, typique de celle de la couche protectrice extérieure de la lentille externe de l'objectif. Nous ne savons toutefois pas si, pour le modèle particulier utilisé par le témoin, cette couleur est bien verte.
Le témoin n'a pas été en mesure d'observer le phénomène à l'œil nu, celui-ci n'étant visible que sur l'écran de l'appareil au moment de la prise de vue, ou a posteriori, lors de l'examen des images sur un ordinateur. Le témoin confirme d'ailleurs avoir constaté la présence du phénomène uniquement après avoir visionné les photographies.
Le GEIPAN classe cette observation en A : artefact parasite de reflet d'objectif de l'appareil de prise de vues.
*selon les critères du GEIPAN, la consistance est la quantité d'informations considérées comme fiables et objectivées, recueillies pour un témoignage.
*IPACO : Logiciel d'analyse et de traitement d'images du GEIPAN (IPACO.fr).