Un nouveau phénomène source de PAN expliqué par le GEIPAN : La vision entoptique
Un nouveau phénomène source de PAN expliqué par le GEIPAN : La vision entoptique
La mission du GEIPAN est de répondre aux témoins qui le sollicitent après avoir observé des événements qu’ils ne parviennent pas à comprendre. L’étrangeté qu’ils perçoivent est légitime et sincère. Le GEIPAN recherche une explication rationnelle pouvant rendre compte des faits rapportés et, par la même, diminuer cette étrangeté ressentie.
Mais toutes les observations ne sont pas expliquées. L’absence d’explication peut résulter d’un manque d’informations précises en regard des phénomènes observés, soit du fait du contexte de l’observation, soit bien souvent par suite d’un délai trop important entre les faits eux-mêmes et le dépôt des témoignages qui s’y rapportent.
L’analyse peut aussi se révéler stérile. On ne parvient pas à trouver une explication satisfaisante. Le cas est alors classé « D », cas inexpliqué mais le dossier reste ouvert et publié en attente de possibles compléments.
A l’occasion de cette seconde édition du CAIPAN, les 13 et 14 octobre 2022, il a été présenté une nouvelle catégorie d’observations étranges. Le phénomène semble connu mais il est très peu publié. Il a déjà été rencontré en particulier par notre expert qui a récemment approfondi sa compréhension et l’a publié en conférence CAIPAN. Voir la présentation de Gilles Munsch « Observer le ciel, c’est parfois observer l’humain ». Certes, ce phénomène ne concerne qu’une minorité de cas d’observations mais dont le recensement en cours d’élaboration pourrait nous réserver quelques surprises. Le phénomène en jeu est « la vision entoptique ». Plus simplement, ce terme désigne des choses que notre œil perçoit comme faisant partie de la scène observée alors qu’en réalité ce sont des éléments internes de l’œil qui sont visibles en superposition de la scène réelle. On peut concevoir qu’observer son œil peut créer une situation d’observation étrange ! Il semble difficile pour le témoin d’en avoir conscience ! L’œil peut s’observer lui-même sans avoir recours à un miroir ?!?! |
Il aura fallu un joli dessin de témoin, beaucoup de perspicacité, un soupçon de culture scientifique et quelques recherches documentaires pour que, le hasard aidant, la solution émerge.
Précisons immédiatement que ce type d’observation se révèle dans une configuration d’observation particulière. D’une part elle s’applique principalement à des observation d’astronomie et, d’autre part, elle se révèle majoritairement lorsque les témoins utilisent un instrument d’observation de type jumelles, lunettes monoculaires ou télescopes.
Le 01/12/1968, vers 18h20 plusieurs témoins situés en Haute-Savoie observent le ciel en direction du Sud-Ouest. Pendant quarante minutes environ, ils observent une forte lumière semblant immobile dans le ciel. Disposant de jumelles, ils observent à tour de rôle une grosse boule légèrement jaunâtre et plus ou moins translucide. Celle-ci apparaît comme « nervurée » à la manière d’un « vitrail », sur laquelle une petite lumière blanche, très vive, semble se déplacer en tous sens. Le phénomène disparaît soudainement.
L’analyse montrera que les témoins ont observé la planète Vénus qui se couchait exactement dans cette direction pour disparaître vers 19h00. Aucun des témoins n’a évoqué la présence de Vénus pourtant proche de son éclat maximum (magnitude -4.1), lequel en faisait l’objet le plus brillant du ciel.
Le « piège » dans lequel les témoins sont tombés sans le savoir réside dans le fait que l’oculaire droit des jumelles était totalement défocalisé (c’est un réglage peu connu et pas présent sur tous les équipements visant à compenser les différences d’acuité des deux yeux). De fait, ils observèrent d’un œil la planète Vénus très brillante (la petite boule) et de l’autre son image très défocalisée, prenant la forme d’une grosse boule nervurée.
L’explication scientifique montre que le contour de cette boule est l’observation directe de la pupille de sortie de l’oculaire défocalisé et que les nervures sont les ombres de divers défauts de l’œil (dont possiblement les vaisseaux sanguins de la rétine). Tous les témoins étaient en accord car tous observèrent des images similaires (bien que toutes différentes).
Cette explication fut énoncée en 1995 mais ce ne fut que plus tard que d’autres cas vinrent confirmer l’explication. Et c’est en 2022 que le GEIPAN, lui-même confronté à cette situation, approfondit l’étude et précise les subtilités de cette « vision entoptique » qui est surtout connue dans le cadre des examens ophtalmologiques.
Les recherches d’archives ont permis de recenser d’autres cas similaires en France et en Belgique. Parmi ces cas, nous pouvons en citer un qui fut en son temps très médiatisé (presse, radio, TV) à savoir une observation survenue à Fermaincourt-Cherisy (28) le 19/08/1965. Parmi les 8 témoins adultes qui observèrent une forte lumière à l’horizon Ouest-Sud-Ouest et pendant plus d’une demi-heure. Là encore personne ne parlera de Vénus pourtant bien présente avec une magnitude de -3,22, soit très brillante. Là encore une paire de jumelles passa de mains en mains et les descriptions concordèrent, attribuant à Vénus une taille angulaire comparable à la Lune !
Le témoin principal (car le plus connu) n’était autre que l’illustre Alexandre Ananoff qui fut l’un des pionniers de l’astronautique et qui reçut en 1950 la médaille de l’astronautique (un an avant le plus célèbre encore) Werner Von Braun (père de la fusée Saturne V).
Le voici ci-dessous, lors d’une interview télévisée, expliquant son observation aux journalistes.
Désormais, le GEIPAN sait reconnaître et caractériser ce type de méprises et, de fait, renforce encore la qualité de son expertise déjà largement reconnue.
Un document technique est en cours de rédaction. Il détaillera les phénomènes de « vision entoptique » et présentera d’autres exemples similaires.