SAINT-USUGE (71) 07.04.1980
Summary
Observations nocturnes depuis un véhicule d'une boule lumineuse se déplaçant à ras du sol par bonds successifs : méprises avec la Lune au lever.
Description
Le GEIPAN continue à publier l'ensemble de ses archives sur son site : www.cnes-geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l'époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd'hui l'objet d'un réexamen, dans le seul but d'être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l'expérience d'enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d'observation précédemment classé C et nommé LOUHANS (71) 1980 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 07 avril 1980 vers 2h du matin, deux personnes (T1 passagère et T2 conductrice) circulant sur la départementale D13 à quelques kilomètres de Saint-Usuge (71) aperçoivent une lumière rouge orangée à très basse altitude. Cette lumière est située approximativement au-dessus de la rivière " la Seille" et semble se déplacer en suivant le cours d'eau. Sur la D178 au lieu dit "Varennes", le PAN est vu comme une boule, se déplaçant au ras du sol par bonds successifs. Les témoins voient ensuite la boule chuter et s'immobiliser sur un côté de la route. La conductrice s'arrête puis prise de panique recule et fait demi-tour. Alors qu'une voiture arrive en sens inverse, les témoins voient la boule prendre de l'altitude et disparaître. Les témoins se rendent à la gendarmerie. L'observation a duré 10 minutes environ.
Ce cas est consistant (deux témoins), la description du PAN observé est assez précise. La sincérité et la crédibilité des témoins n'ont jamais été mises en doute (voir les notes d'enquête).
Le classement initial en C ne paraît pas du tout justifié.
Le phénomène décrit présente beaucoup de caractéristiques communes (durée d'observation, forme, taille, couleur) avec un objet astronomique parfaitement connu : la Lune au lever.
La Lune était effectivement en train de se lever dans l’axe que les témoins indiquent.
Les perceptions de mouvement du PAN correspondent aux illusions typiques créés par un astre :
Le PAN suit les témoins en mouvement selon une trajectoire parallèle, c’est l’illusion de la boule suiveuse.
- la direction de l’astre est bien sûr fixe en absolu. Quand la voiture du témoin suit un cap à peu près constant, l’astre est fixe par rapport au véhicule et défile le long du paysage. Comme le témoin ne voit pas l’astre mais un PAN et le considère à une distance proche, ce défilement le long du paysage est perçu comme un déplacement du PAN parallèlement au véhicule en reproduisant les marches/arrêts ;
- la perception de déplacement de PAN est introduite par son défilement (apparent) le long du paysage.
En absence totale de paysage (mer, désert), l’illusion ne se produit pas ou peu. Si les repères de paysage sont proches, l’astre défile derrière eux rapidement, s’ils sont loin, le défilement et donc la perception de vitesse de déplacement du PAN est moindre. Il suffit qu’il y ait une alternance de repères plus ou moins proches dans le paysage pour que le témoin perçoive des déplacements du PAN en saccades par bond (« se déplaçant par bonds »). De même, la notion de hauteur du PAN par rapport au paysage situé dessous est relative, une alternance de hauteurs de paysage (mal reconnu) peut induire une perception d’alternance de hauteur absolue du PAN contribuant aussi à la notion de mouvement par bonds du PAN.
Un autre phénomène de mouvement de l’astre peut être créé par sa variation d’intensité lumineuse, elle-même causée par l’évolution du voile atmosphérique devant l’astre (le ciel n’étant pas totalement dégagé). Cette variation est logiquement interprétée par le témoin comme une variation en distance (vers lui ou à l’opposé de lui) du PAN selon des vitesses souvent qualifiées de fulgurantes, en particulier lors de la fuite et de la disparition finale. Cette fuite en distance est alors logiquement décrite comme une fuite dans le ciel ou "une prise d’altitude" et le témoin ne voit et ne décrit bien sûr aucune variation de position en site ou azimut (en effet ceux de l’astre sont fixes). Ici, le témoin dit « la boule s’est élevée à grande vitesse, en obliquant sur la droite par rapport à notre sens de marche ». Effectivement, auparavant le PAN « suivait » les témoins et avait une trajectoire parallèle sur leur droite, la fuite finale en distance du PAN est logiquement perçue comme un éloignement vers la droite du PAN avec donc changement de trajectoire de ce dernier.
Il est à noter l’état de stress et de panique dans lequel sont plongés les témoins : « prise de panique, ma sœur a reculé » (T1).
Ce n'est pas la perception visuelle des témoins qui est en cause, mais l'interprétation que les témoins font de leur observation à travers leur ressenti (fatigue, conduite de nuit, panique).
En conséquence, le GEIPAN classe le cas comme PAN A : observation liée à une méprise avec la Lune au lever.
Ce cas d'observation précédemment classé C et nommé LOUHANS (71) 1980 fait partie d'un ensemble de cas réexaminés récemment.
Le 07 avril 1980 vers 2h du matin, deux personnes (T1 passagère et T2 conductrice) circulant sur la départementale D13 à quelques kilomètres de Saint-Usuge (71) aperçoivent une lumière rouge orangée à très basse altitude. Cette lumière est située approximativement au-dessus de la rivière " la Seille" et semble se déplacer en suivant le cours d'eau. Sur la D178 au lieu dit "Varennes", le PAN est vu comme une boule, se déplaçant au ras du sol par bonds successifs. Les témoins voient ensuite la boule chuter et s'immobiliser sur un côté de la route. La conductrice s'arrête puis prise de panique recule et fait demi-tour. Alors qu'une voiture arrive en sens inverse, les témoins voient la boule prendre de l'altitude et disparaître. Les témoins se rendent à la gendarmerie. L'observation a duré 10 minutes environ.
Ce cas est consistant (deux témoins), la description du PAN observé est assez précise. La sincérité et la crédibilité des témoins n'ont jamais été mises en doute (voir les notes d'enquête).
Le classement initial en C ne paraît pas du tout justifié.
Le phénomène décrit présente beaucoup de caractéristiques communes (durée d'observation, forme, taille, couleur) avec un objet astronomique parfaitement connu : la Lune au lever.
La Lune était effectivement en train de se lever dans l’axe que les témoins indiquent.
Les perceptions de mouvement du PAN correspondent aux illusions typiques créés par un astre :
Le PAN suit les témoins en mouvement selon une trajectoire parallèle, c’est l’illusion de la boule suiveuse.
- la direction de l’astre est bien sûr fixe en absolu. Quand la voiture du témoin suit un cap à peu près constant, l’astre est fixe par rapport au véhicule et défile le long du paysage. Comme le témoin ne voit pas l’astre mais un PAN et le considère à une distance proche, ce défilement le long du paysage est perçu comme un déplacement du PAN parallèlement au véhicule en reproduisant les marches/arrêts ;
- la perception de déplacement de PAN est introduite par son défilement (apparent) le long du paysage.
En absence totale de paysage (mer, désert), l’illusion ne se produit pas ou peu. Si les repères de paysage sont proches, l’astre défile derrière eux rapidement, s’ils sont loin, le défilement et donc la perception de vitesse de déplacement du PAN est moindre. Il suffit qu’il y ait une alternance de repères plus ou moins proches dans le paysage pour que le témoin perçoive des déplacements du PAN en saccades par bond (« se déplaçant par bonds »). De même, la notion de hauteur du PAN par rapport au paysage situé dessous est relative, une alternance de hauteurs de paysage (mal reconnu) peut induire une perception d’alternance de hauteur absolue du PAN contribuant aussi à la notion de mouvement par bonds du PAN.
Un autre phénomène de mouvement de l’astre peut être créé par sa variation d’intensité lumineuse, elle-même causée par l’évolution du voile atmosphérique devant l’astre (le ciel n’étant pas totalement dégagé). Cette variation est logiquement interprétée par le témoin comme une variation en distance (vers lui ou à l’opposé de lui) du PAN selon des vitesses souvent qualifiées de fulgurantes, en particulier lors de la fuite et de la disparition finale. Cette fuite en distance est alors logiquement décrite comme une fuite dans le ciel ou "une prise d’altitude" et le témoin ne voit et ne décrit bien sûr aucune variation de position en site ou azimut (en effet ceux de l’astre sont fixes). Ici, le témoin dit « la boule s’est élevée à grande vitesse, en obliquant sur la droite par rapport à notre sens de marche ». Effectivement, auparavant le PAN « suivait » les témoins et avait une trajectoire parallèle sur leur droite, la fuite finale en distance du PAN est logiquement perçue comme un éloignement vers la droite du PAN avec donc changement de trajectoire de ce dernier.
Il est à noter l’état de stress et de panique dans lequel sont plongés les témoins : « prise de panique, ma sœur a reculé » (T1).
Ce n'est pas la perception visuelle des témoins qui est en cause, mais l'interprétation que les témoins font de leur observation à travers leur ressenti (fatigue, conduite de nuit, panique).
En conséquence, le GEIPAN classe le cas comme PAN A : observation liée à une méprise avec la Lune au lever.